Cours n˚ 3 : le retour des gnomes

Ça y est, le fameux cours 3 de la classe expérimentale a eu lieu !!!

C'était hier, après une AG mouvementée dans le grand hall de la fac.
Flora Mahnaz et moi (Claire) étions un peu sonnée par ces quelques heures passées à écouter les débats et autres revendications du jour. Un brin démotivées.

Nous avons même dû faire face à une réquisition de chaises dans notre fameuse salle A468 pour les besoins de la grève. Mais heureusement, on nous en a laissé assez pour faire notre classe. On a bien failli se faire accuser de faire cours.

"euh, non non, on est des gentilles, on prépare une classe expérimentale, pour s'entraîner, juste comme ça, on est cool nous..."

Ils sont repartis.

Alors les premiers étudiants se sont présentés, fidèles au poste et souriants. Une belle rencontre (la deuxième pour notre part car nous avions assisté à la classe précédente en tant qu'observatrices).

On tient néanmoins à préciser qu'ils n'étaient que 6 à se présenter à notre cours, contre une bonne dizaine la semaine précédente.
Ceci est un message subliminal pour une proposition de relance des invitations !!!

Et nous avons bien dû nous lancer, nous jeter dans l'arène, nous mettre un peu en scène.
Le moment est assez magique, et je dois bien dire que pour ma part j'ai trouvé l'expérience très enrichissante.
Enfin, tout cet imaginaire construit autour de l'acte d'enseignement que nous nous étions forgé au premier semestre pouvait se voir conforter ou qui sait, rejeté.
Un instant en soi !
Deux petites heures de rien du tout, qui passent très vite, mais qui permettent de prendre conscience de tout ce qui fait le métier d'enseignant.



Ses difficultés :

- maintenir notre fameuse dynamique de groupe,
- rendre la classe active et vivante,
- savoir gérer les imprévus (les activités de groupe qui n'avancent pas au même rythme)
- pouvoir rebondir le plus possible dans les interactions
- arriver à avoir du recul sur sa propre performance (ce qui n'est pas évident quand on pense sans cesse à son plan de cours...)
- et ce que j'ai trouvé le plus difficile dans cette classe-ci : gérer les différences de niveaux (elle est importante des A2 au B1/B2 sans compter une nouvelle étudiante Erasmus : Julia, qui a un niveau C1).

Mais aussi et surtout ses points positifs :

- un dialogue co-construit
- beaucoup de rires
- des yeux qui s'allument
- la possibilité enfin, de se sentir tenir cette fameuse barque, et de pouvoir dire les choses telles que nous nous l'étions fixé

Je rajouterai une chose : donner cours, ça lessive complètement !

Bon, je m'emballe peut-être un peu, mais le moment fût fort plaisant et je remercie celles et ceux qui y ont contribué.

Bon courage aux prochaines apprenties enseignantes, la préparation est souvent longue et angoissante, mais le jeu en vaut la chandelle.